
Quatrième de couverture : (…) Personne ne pouvait manquer la boutique, le long de la route qui va du port du Stiff à Lampaul, juste à l’entrée du bourg. Boutique n’était d’ailleurs pas le terme le plus approprié, ni au lieu lui-même ni à sa vocation. Il s’agissait davan-tage d’un hangar, assez grossièrement aménagé où l’on ne vendait rien. Il n’en était d’ailleurs pas question, bien au contraire. Y vendre quoi que ce soit eut été une hérésie, totale- ment antinomique avec sa raison d’être.
Le Coureur des grèves
PRODUIT DE LA MER
L’enseigne avait été assez grossièrement gravée dans une belle pièce de bois courbe, provenant de la membrure d’un bateau. (…)
Et si, à Ouessant, on pouvait abolir l'usage de l'argent ? Et si on y remplaçait l'achat et la vente par l'échange de biens et de services qui n'auraient d'autre valeur que celle que chacun veut bien leur donner ?
Le récit, tendre et ironique, d'une utopie insulaire. Le rève d'un homme confronté aux règlements et au zèle de l'administration continentale. Une micro société, singulière et autoproclamée, face à ses propres contradictions.
Ma critique : Ah, voilà une poignée de jours que je guette le moment calme pendant lequel je pourrais causer du dernier roman lu et vraiment apprécié ! Il s‘agit d’un livre de François Aussanaire qui nous emmène sur l’île d’Ouessant dans l’antre de son Coureur des grèves. Une histoire d’hommes, de cœur, de mer, d’utopie, de bon sens mais dans laquelle vous ne trouverez ni mièvrerie, ni pathos. La plume alerte roule ses galets de mots de belle manière, l’humour pointe au détour des plages, la tendresse de l’auteur pour ses personnages nappe d’une belle écume cette aventure iodée pour le plus grand bonheur du lecteur. Et puis, François n’oublie pas qu’avant d’être romancier, il fut nouvelliste… Point de digressions inutiles, de pages noircies sans raison avec lui ! Et que dire de la chute… pas obligatoire, certes, mais si bien vue.
Vous l’aurez compris, je vous recommande ce roman, Le coureur des grèves, publié aux éditions Jacques Flament, parce que ce genre d’ouvrage n’est pas qu’une fiction... Oh, je vous imagine les sourcils froncés, la bouche en cul de poule : « Mais qu’est-ce qu’elle nous raconte là ? De quoi parle-t-elle ? »… Et bien, vous comprendrez tout en lisant Le coureur de grèves », parole de Ptit Lu.
Note : 9/10
Si vous avez aimé, je vous recommande son 1er roman, Le dernier refuge des gens de mer paru aux éditons Jacques Flament, ainsi que les ouvrages d'Alain Emery (autre Breton à la plume experte), notamment L'épaule des cavaliers publié également chez Jacques Flament.