En cette matinée baignée de soleil, je vous propose un petit bonheur tout en douceur, tout en poésie... Merci Campanule.
" Les rochers s’étalent de tout
leur long sur cette langue de terre qui s’enfonce dans la mer. Ils sont gris, blancs,
bleus au gré de reflets du soleil qui se jouent de leurs formes. Les plus gros sont en haut, disposés sagement sur le sommet de cette terre, pleins encore, tout enjupanés d’herbes
violettes ; les autres, plus petits, s’ordonnent en un chapelet minéral qui finit par s’effilocher en minuscules grains de prière. Les pierres deviennent sable et le sable mêlé aux
vagues de la mer s’en va voyager au gré du vent. Le minéral sorti du végétal va se dissoudre dans l’élément liquide, vital.
Voilà ce que j’ai vu ce matin, à l’aube de ce jour qui n’a rien de particulier ; un jour de plus de vie, un jour ; c’est peu et c’est tout.
De la mer je ne sais rien où si peu et pourtant elle m’aspire, me hante, me talonne. Loin, je la sais proche ; proche, elle me semble lointaine. Le roulis des vagues,
bruyant et lancinant, est la seule musique que mon corps absorbe sans frémir. Il y a dans cette eau qui de sac en ressac se laisse mouvoir par les forces lunaires, tant de confiance, que
l’enfant que je n’ai cessé d’être retrouve sa patrie. "