QUATRIEME DE COUVERTURE : Il trahissait depuis près de vingt ans. L’Irlande qu’il aimait tant, sa lutte, ses parents, ses enfants, ses camarades, ses amis, moi. Il nous avait trahis. Chaque matin. Chaque soir…...
MA CRITIQUE : J'adore la quatrième de couverture. L'auteur connait son sujet, il a d'ailleurs obtenu le prix Albert Londres en partie grâce à ses articles sur l'Irlande du Nord. Il maîtrise l'art du récit d'un bout à l'autre. Son style est sobre, direct, viril avec quelques touches de poésie qui vous "prennent les tripes". Chalandon nous emmène à la rencontre de SON traître dans le Belfast des années 1970 et 1980 (c'est surtout cette période qui est présente, même si le livre se termine en 2007). L'auteur a choisi de faire parler un luthier français et on s'initie avec lui aux rites des pubs où se retrouvent les Catholiques irlandais de l'IRA. On entend le bruit des pintes de bière noire frappées entre les tables, les chants. On frémit, on tremble de peur dans les rues sombres tout en guettant les blindés anglais, on regrette les deuils, on aimerait participer mais on comprend très vite que contrairement aux Brigades internationales, ici, le combat doit être mené sans l'aide extérieure ou si peu... Ce n'est pas grave, on accepte les règles, on apprend à se méfier de sa propre ombre et puis finalement c'est celle de votre meilleur ami qui vous trahit. On pleure, on se demande pourquoi ? Comment ? Quelle position adopter ? On découvre qu'il est difficile d'accepter et encore plus dur de renier un amour. Bref, on en prend "plein la gueule" et on ferme le bouquin avec des tas de questions qui vous plombent : y a-t-il des petites et des grandes trahisons ? Comment vivre avec ? etc. Je vous recommande cette lecture qui vous transportera dans une page d'histoire qui nous est un peu étrangère et dans une histoire tellement humaine.