Je suis super fière de vous faire partager un moment avec l'une de mes copinautes. Elle se nomme Gaëlle Pingault
(Fréhelle est parfois son pseudo ) et elle a déjà publié deux recueils de nouvelles ( "On n'est jamais préparé à ça" et "Ce qui nous lie" aux éditions Quadrature). Elle écrit régulièrement pour
la revue Pr'Ose. Plus j'apprends à la connaître et plus je l'apprécie alors je vous invite, vous aussi, à la découvrir, juste parce que cette fille là, elle est terrible ! Lisez, vous comprendrez
:
Je les connais peu. Pourtant j’ai pour eux une affection sincère et un attachement certain. J’aime ce que dégage leur couple, sérénité, douceur, dynamisme et complicité. Ils renvoient quelque chose de « vrai » qui me parle. En profondeur.
Ils ne peuvent pas avoir d’enfants. Je n’en connais pas la raison, je n’ai pas accompagné le parcours qui les a amenés à en prendre conscience, j’ignore si ce fut violent ou supportable… Cela ne me regarde pas. Ce que je sais, c’est qu’ils sont en démarche d’adoption, depuis un bon moment. On sait que ces procédures ne sont jamais rapides. Et probablement pas toujours faciles à vivre.
Hier en début d’après-midi, nous avons reçu un petit message.
« Nous avons appris ce matin que nous sommes les parents d’un petit garçon né en août. Nous allons le voir demain pour la première fois à la pouponnière ».
Je crois que j’ai pris une grande gifle d’émotion et de bonheur en même temps qu’eux. Du genre qui vous file les larmes aux yeux par procuration.
J’imagine cette première rencontre, forcément intense, gorgée de toute cette attente préalable, avec leur fils. Ce tourbillon de panique-à-bord incroyablement joyeuse qui va s’emparer d’eux. La plupart du temps, on a 9 mois pour préparer l’arrivée d’un enfant. Eux, ils ont 15 jours. La plupart du temps, on voit régulièrement un gynéco, une sage-femme, on discute avec eux, on échelonne les achats, on fait et on défait des projets de décoration de chambre… On se construit ce petit monde-là doucement. Eux vont tout faire d’un coup, même si je ne doute pas qu’ils seront accompagnés par les services de l’adoption.
Peu importe.
Même quand on s’est préparés pendant 9 mois, l’arrivée d’un enfant reste un chamboulement dont on n’a finalement rien anticipé. On a cru, ça nous a occupés, rassurés, ça nous a fait rêver. Mais la réalité de la vie à 3, elle s’improvise et se construit au jour le jour, à 3
Je suis heureuse de leur bonheur, je suis émue de leur émotion, et je sais que cet enfant, malgré son abandon, aura été un enfant désiré.
Petit (grand ?) bonheur du jour, bonjour… !