Danielle Akakpo, nouvelliste et romancière, a eu la gentillesse de répondre à quelques
questions, et je l’en remercie. Ses recueils de nouvelles Elles et eux (éditions Écriture et partage), Quelle comédie la vie (éditions Pietra Liuzzo)et ses deux romans
L’homme de Troo (co-écrit avec Jean Noël Lewandowski, éditions Pietra Luzzo) et Détestable Antigone (éditions Laura Mare) élu « coup de cœur » par la FNAC de St
Étienne (42), cet été, connaissent un succès mérité. Elle a un style et une patte qui méritent d’être connus par un public plus large. Voilà pourquoi j’ai tant envie de vous faire découvrir
cette auteure. Je vous laisse en sa compagnie…
Danielle, comment es-tu venue à
l’écriture ?
En me laissant guider par mon stylo, puis plus tard par le clavier ! Trêve de
plaisanterie, je crois avoir toujours eu envie de jeter des mots, des histoires sur le papier. J’ai commencé par de toutes petites choses, des chansons pour mes filles, puis des textes
« d’opportunité » à l’occasion d’anniversaires, de départs en retraite de collègues, enfin des nouvelles qui sont restées en souffrance dans un tiroir. Timidité, manque de confiance en
moi.
Le premier déclic s’est produit lorsque, la quarantaine bien sonnée, mes filles m’ont
inscrite dans leur école de musique, voyant que je mourais d’envie de pratiquer un instrument. Puisque ça marchait, puisque je progressais, pourquoi n’en serait-il pas de même avec
l’écriture ? Et le second déclic est arrivé, grâce au net avec ma rencontre avec le Cercle Maux d’Auteurs, association d’auteurs amateurs. J’ai enfin osé
montrer mes écrits et croyez-moi, ce fut un pas difficile à franchir ! Le fait de recevoir conseils et encouragements m’a incitée à poursuivre dans cette voie et la participation à divers
jeux d’écriture, à des recueils collectifs, a dopé mon énergie.
As-tu des thèmes de prédilection dans
des textes ?
Je puise très souvent mon inspiration dans des faits réels intervenus soit dans ma
famille, mon entourage, et je brode très largement autour. J’exècre le racisme et toute discrimination, la suffisance, la mesquinerie ; ces travers se retrouvent donc bien souvent critiqués
en filigrane dans mes écrits, sans aigreur et si possible toujours avec une pointe d’humour.
Lorsque tu entames l’écriture d’un
roman, es-tu du genre à planifier les chapitres à l’aide d’un synopsis très détaillé ?
Ah ! que non, comme dirait l’ami Johnny ! D’une part, le roman tel que je le
conçois a plutôt des allures de longue nouvelle. (En tant que lectrice, les gros pavés me rebutent.) Il me suffit d’avoir l’idée générale en tête (je note les noms, quelques dates, pour éviter
les incohérences) et je laisse filer. C’est mon tempérament « pagaille qui ne se retrouve que dans sa pagaille. » (Pour la petite histoire, lorsque je travaillais, j’interdisais à
la femme de ménage de toucher aux piles de dossiers et documents entassés sur mon bureau, de peur de ne pas m’y retrouver le lendemain matin !)
As-tu des projets en
cours ?
La question qui fait…un petit peu mal ! Mais la plaie n’est pas mortelle. J’avais
signé en mai dernier deux contrats pour un roman court et un recueil de nouvelles. Ma maison d’édition vient de mettre la clé sous la porte. Au passage, je rends hommage à Laura Mare qui s’est
bien battue, telle la petite chèvre de M. Seguin, mais le loup a été le plus fort. Dur milieu que celui de l’édition !
Donc, oui, la déception une fois bien digérée, j’ai maintenant un grand projet :
trouver un nouvel éditeur.
Et quelques autres parmi lesquels continuer à administrer le forum de MDA (une pépinière
de passionnés devenus des amis), à pratiquer avec plaisir des relectures-corrections pour quelques amis talentueux, et alimenter mon blog quelque peu délaissé.
Un vieux classique : si tu partais
dans une île déserte et que tu ne puisses emporter que deux livres, lesquels prendrais-tu ?
Mais qu’est-ce que j’irais faire sur une île déserte, moi qui suis à 200%
citadine ?
Bon, puisqu’il faut répondre :
*Des nouvelles d’Alain Emery : Gibiers de potence, par exemple. Peut-être
parviendrais-je à percer le secret de ses images, de ses portraits qui vous sautent à la figure comme de délicieux coups de poing !.
*Et Le Montespan de Jean Teulé, parce qu’il faudrait bien essayer de rire un
peu !
Merci Danielle
Blog de Danielle Akakpo : http://danielle.nipox.com