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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 10:18

Alain Emery semble se sentir bien avec nous, du coup il revient et nous offre un petit bonheur à déguster de suite et sans modération. Quelle chance ! Merci Alain !

 

 

Au début, il y a un banquet, calé sur la terrasse, des verres qu’on lève contre rires et boucans, et la nuit qui – comme toujours – vous rattrape. C’est à peine si on se voit. On accroche dans les arbres une lampe, elle attire autour d’elle une grêle de hannetons. On cherche la Grande Ourse. On refait du café. Aux épaules apparaissent quelques châles mais personne, pourtant, ne parle de rentrer. On grignote un morceau. On sort de vieux alcools, de ces cerises à l’eau de vie, qu’on gobe goulûment ; dont on crache le noyau dans le creux de sa main avant de le jeter, en riant, sur l’ombre la plus proche. Et puis, au beau milieu de tout, il y a ce regard. Qu’on croise et qu’on échange, pendant quelques secondes, avec le père, l’épouse, l’ami de longue date, avec celle ou celui dont l’âme passe, par miracle, au cœur même de la vôtre ; il y a ce regard aussi tendre qu’inattendu et le temps qu’on prend d’y glisser ces milliers de petites choses qu’on osera jamais dire. Ça pourrait ne durer qu’un instant si une fois vos yeux détachés des siens, tandis qu’au-dessus de vous le ciel est d’un noir immense, vous n’aviez à jamais le loisir d’en savourer la trace…

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 13:39

Je suis super fière de vous faire partager un moment avec l'une de mes copinautes. Elle se nomme Gaëlle Pingault (Fréhelle est parfois son pseudo ) et elle a déjà publié deux recueils de nouvelles ( "On n'est jamais préparé à ça" et "Ce qui nous lie" aux éditions Quadrature). Elle écrit régulièrement pour la revue Pr'Ose. Plus j'apprends à la connaître et plus je l'apprécie alors je vous invite, vous aussi, à la découvrir, juste parce que cette fille là, elle est terrible ! Lisez, vous comprendrez :

 

 

Je les connais peu. Pourtant j’ai pour eux une affection sincère et un attachement certain. J’aime ce que dégage leur couple, sérénité, douceur, dynamisme et complicité. Ils renvoient quelque chose de « vrai » qui me parle. En profondeur.

 

Ils ne peuvent pas avoir d’enfants. Je n’en connais pas la raison, je n’ai pas accompagné le parcours qui les a amenés à en prendre conscience, j’ignore si ce fut violent ou supportable… Cela ne me regarde pas. Ce que je sais, c’est qu’ils sont en démarche d’adoption, depuis un bon moment. On sait que ces procédures ne sont jamais rapides. Et probablement pas toujours faciles à vivre.

 

Hier en début d’après-midi, nous avons reçu un petit message.

 

« Nous avons appris ce matin que nous sommes les parents d’un petit garçon né en août. Nous allons le voir demain pour la première fois à la pouponnière ».

 

Je crois que j’ai pris une grande gifle d’émotion et de bonheur en même temps qu’eux. Du genre qui vous file les larmes aux yeux par procuration.

 

J’imagine cette première rencontre, forcément intense, gorgée de toute cette attente préalable, avec leur fils. Ce tourbillon de panique-à-bord incroyablement joyeuse qui va s’emparer d’eux. La plupart du temps, on a 9 mois pour préparer l’arrivée d’un enfant. Eux, ils ont 15 jours. La plupart du temps, on voit régulièrement un gynéco, une sage-femme, on discute avec eux, on échelonne les achats, on fait et on défait des projets de décoration de chambre… On se construit ce petit monde-là doucement. Eux vont tout faire d’un coup, même si je ne doute pas qu’ils seront accompagnés par les services de l’adoption.

 

Peu importe.

 

Même quand on s’est préparés pendant 9 mois, l’arrivée d’un enfant reste un chamboulement dont on n’a finalement rien anticipé. On a cru, ça nous a occupés, rassurés, ça nous a fait rêver. Mais la réalité de la vie à 3, elle s’improvise et se construit au jour le jour, à 3

 

Je suis heureuse de leur bonheur, je suis émue de leur émotion, et je sais que cet enfant, malgré son abandon, aura été un enfant désiré.

 

Petit (grand ?) bonheur du jour, bonjour… !

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 13:56

Marixel vous offre quelques instants de nostalgie saupoudrés de zestes de poésie à goûter sans modération :

 

 

Tous les jeudis de mon enfance, la maison aux volets bleus fleurait bon les arômes citronnés des tartes meringuées et la cire des parquets de chêne. En contrebas de la terrasse, un sentier en pente douce descendait à la rivière. Au bord de l’eau, je humais d'inoubliables odeurs, celle fade des poissons de vase, la fragrance juteuse des herbes mouillées, le relent moisi des branches flottantes. Pendant que son épouse, auréolée des senteurs de thym et de basilic, officiait aux fourneaux, Grand-père m'emmenait admirer les bateaux. Vieillard taiseux aux silences bavards, il communiquait par gestes, posait un index sur ses lèvres, et, d'un air de conspirateur, me désignait un ragondin affairé ou un épervier à l'affût de sa proie.

Ma grand-mère ressemblait à un vieux livre déniché au grenier, de ces volumes au cuir craquelé dont on n'ose feuilleter les pages, et qui, néanmoins, nous ouvrent des horizons enchantés.

Un soir viendra où je revêtirai la couverture patinée des siècles.

 

A la croisée des chemins de l'adolescence, ma boussole perdit le nord. Je m'engageai sur la route qui me semblait la moins obscure, celle de l'Est où le soleil se lève. Je marchai sans me reposer. Le paysage s'épanouissait en un jardin aux multiples parfums, aux fruits défendus. Je découvrais des sensations inconnues ou si profondément enfouies en moi, que je les croyais oubliées. Je collectais des provisions de baies et de noisettes afin de remplir mon panier. Trop longtemps cigale, je voulais devenir fourmi, et me fondre dans l'humanité. Je me tournais parfois vers l'ouest, puisant des forces vives au souvenir des carpes et des bois flottants.

 

Il me fallut sept ans. Sept ans de malheurs et d'errances pour intégrer cette vérité : le bonheur n'existe pas, il se résume à la somme des plaisirs de la vie quotidienne. Sept ans avant de faire la rencontre de celui qui partage ma vie.

A chaque jour renouvelé, la force de son désir m'éveille à l'image d'une vague océane. J'écoute, attentive, l'écho du plaisir qui se brise aux rives de la volupté.

Tout m'est bonheur avec lui. : fouler l'herbe rosée, en balançant mes sandalettes d'un doigt léger, m'émerveiller face à l'éveil de la nature, en attendant le réveil de l'aimé.

Il m'a promis l'infini. Il ignore encore le cadeau que je vais lui offrir.

Je suis venue au rendez-vous du vent et des embruns. Je porte en mon sein un mystère.

 

Maternité.

L'univers respire à travers le jaillissement en cascade de tes gazouillis, la fenaison de ta chevelure et la courbure de l'espace sur ta joue endormie. Tu tiens le monde entier dans ta menotte d'enfant.

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 10:36

Le petit bonheur d'aujourd'hui est "une tarte aux mots" préparée par Mimimouche rien que pour vous, alors ne boudez pas et régalez-vous ! Hum, j'en reprendrais bien une part, moi...

 

 

 

Le doux mois d’août a filé en quenouille… L’écriture lui a emboîté le pas (de laine…)

 

À l’image d’une certaine cigale, les mots ont chanté (voire dansé) tout l’été… Mais sur d’autres ondes… Depuis des lustres, les coquins me boudent. Autrefois boulimiques, ils sont devenus anorexiques au point de grignoter le fil ténu d’un moral qui yoyotte au niveau des chaussettes. L’inspiration est hélas au bout d’un rouleau sans pâtisserie.

 

Même en appuyant très fort, les lettres rétives s’avèrent impossibles à pétrir. Ensablées dans les recoins d’une vacuité sauvagement incrustée, les miettes de phrases feuilletées se sont rancies. Il suffirait pourtant de presque rien pour leur redonner vie. Une kyrielle d’accents voluptueusement montés en neige (les aigus saupoudrés de caramel, les graves de paillettes cacaotées et les circonflexes de smarties), un ou deux trémas fondant sur des voyelles ourlées de pâte d’amande, plusieurs zestes de virgules citronnées, quelques volutes de points-virgules enrobés de nougatine ambrée, un soupçon de points d’interrogation à la chantilly et d’exclamation à la noix de coco, une pincée de parenthèses mousseuses et pour conclure une flopée de points meringués et d’ellipses crémeuses à tout bout de phrase…  

 

Tournicoti, tournicoton… Abracadabra… Chut ! La magie opère.

 

La tarte gorgée de mots, blonde et croquante, sort à l’instant du clavier encore chaud et dégouline telle une délectable friandise… sous des doigts gourmands et des yeux prêts à la dévorer…

 

Vous en voulez une petite part ?...

 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 10:44

En cette matinée baignée de soleil, je vous propose un petit bonheur tout en douceur, tout en poésie... Merci Campanule.

 

 

" Les rochers s’étalent de tout leur  long sur cette langue de terre qui s’enfonce dans la mer. Ils sont gris, blancs, bleus au gré de reflets du soleil qui se jouent de leurs formes. Les plus gros sont en haut, disposés sagement sur le sommet de cette terre, pleins encore, tout enjupanés d’herbes violettes ; les autres, plus petits, s’ordonnent en un chapelet minéral qui finit par s’effilocher en minuscules grains de prière. Les pierres deviennent sable et le sable mêlé aux vagues de la mer s’en va voyager au gré du vent. Le minéral sorti du végétal va se dissoudre dans l’élément liquide, vital.
Voilà ce que j’ai vu ce matin, à l’aube de ce jour qui n’a rien de particulier ; un jour de plus de vie, un jour ; c’est peu et c’est tout.
De la mer je ne sais rien où si peu et pourtant elle m’aspire, me hante, me talonne. Loin, je la sais proche ; proche, elle me semble lointaine. Le roulis des vagues, bruyant et lancinant, est la seule musique que mon corps absorbe sans frémir. Il y a dans cette eau qui de sac en ressac se laisse mouvoir par les forces lunaires, tant de  confiance, que l’enfant que je n’ai cessé d’être retrouve sa patrie. "

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 09:38

 

Qu'il est bon de partager ainsi ces petits bonheurs... Aujourd'hui, c'est Danielle Akakpo qui nous livre le sien et je suis certaine que vous allez aimer cette histoire de cabane au Canada...

 

 

 

 

" Cette odeur de sciure, je la humais, je m’en imprégnais, elle me rappelait des souvenirs de mon enfance, très lointains, mais les seuls qui soient encore très vivaces. Vous comprendrez qu'ils me soient précieux. Donc, tandis que j'observais l'employé occupé à découper une planche à la dimension demandée, l’effluve ambiante réveilla dans ma mémoire l'image de mon père, occupé à scier les troncs d'érable devant notre cabane, là-bas au Canada. Je n'avais guère plus de cinq ou six ans et, assis sur un rondin, j'adorais contempler le grand gaillard d'un mètre quatre-vingt-dix, dans sa chemise de lainage à gros carreaux, son pantalon de velours côtelé et ses bottes fourrées, tandis qu'il maniait la lame tranchante avec une habileté que je rêvais d'acquérir lorsque j'aurais quelques années de plus. Quelquefois, notre seul voisin, un vieil Indien au visage buriné, venait lui donner un coup de main et le mouvement de va et vient de la scie, le balancement des deux corps appliqués, en avant, en arrière, en avant en arrière, me fascinait.  Une poussière dorée et parfumée suintait des troncs blessés, tombait à terre, ou soulevée par le vent du Nord, s'accrochait aux vêtements, aux cheveux des travailleurs et venait bien souvent s'abattre sur les miens. Je la respirais, heureux, tout comme aujourd’hui. Avant de nous laisser entrer pour le repas du soir, ma mère, en tablier de toile et châle de laine noire, nous obligeait en riant à secouer nos affûtiaux. "J'aime bien que vous sentiez le bois sec, disait-elle, mais je n'ai pas de temps à perdre à balayer." C'est vrai que le bois sec embaumait, celui que mon père avait tranché dehors comme celui des bûches qui s'entassaient près de l'âtre ! D'ailleurs tout embaumait dans notre cabane blottie au fond des bois. Le vin chaud qui fumait dans les bols sur la table, les jambons secs pendus au plafond, le feu qui crépitait dans la cheminée, la grosse marmite de cuivreposée dessus où mijotait le fricot.  
On y était si bien dans notre refuge au milieu de la forêt ! On n'était pas riches, les hivers étaient rudes dans ce cher pays où je suis né, mais dans notre cabane engourdie sous la neige, il y avait non seulement la chaleur d'un bon feu mais celle du cœur. Il était vraiment là le bonheur ! Ah ! J'oubliais, savez-vous, monsieur, qu'au printemps, il nous arrivait d'apercevoir des écureuils sur le seuil ? "

— Annie, je ne savais pas que ton beau-père était originaire du Canada.
— Du Canada ? Il est né rue Mouffetard ! !
— Mais… dans le salon… il est en train de raconter à Charles ses souvenirs de…
— Le pauvre vieux, quatre-vingt-cinq ans, bon pied, bon œil, mais plus toute sa tête… Chaque fois qu'il accompagne son bricoleur de fils chez Leroy Merlin, c'est la même chose. Il s'échappe vers le rayon menuiserie et au retour, le voilà qui repart dans son délire, raconte à qui veut bien l’entendre ses petits bonheurs dans sa cabane au Canada. Ce n'est pas bien méchant. Allez, aide-moi à porter le rôti à la salle à manger. S'il en est arrivé aux écureuils sur le seuil, on est bons, on ne l'entendra plus de la soirée.

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 12:26

Avec Stipe, nous apprenons qu'il y a des matins comme ça... qu'il y a des petits bonheurs qu'il faut savoir savourer avant... 

 

 

 

Le matin, le réveil se manifeste à 7h, comme nous l'avons décidé la veille au soir. Chaque matin, mon horloge interne me réveille dix minutes plus tôt, afin de me permettre de profiter de ce trop court instant. Celui où, selon les saisons, la lumière du soleil ou celle du lampadaire vient s'écraser sur les persiennes et strie le mur du fond de la chambre et tout ce qui s'y trouve adossé : commode, cadres des photos de famille, quelque insecte en perdition.
Mes yeux s'ouvrent péniblement, mon corps endolori porte encore les stigmates d'une folle soirée et le sang fourmille dans tous mes membres. J'écoute son ronflement discret, celui du repos du guerrier. Je me cale à son rythme qui me berce et prolonge cette phase de presqu'éveil. Je me retourne sans bruit pour lui faire face et l'observe, au bénéfice de la faible clarté qui souligne la douceur de ses traits apaisés. Il dort encore d'un sommeil lourd, semble serein et insouciant. Apaisé, je le suis aussi. Je savoure l'instant.
Avant que ne se lève. Avant que ne pleuve. Avant que ne tombe.
Ses paupières ne savent pas encore qu'elles sont condamnées à bientôt s'ouvrir. Il ronronne tel le gros matou que nous n'avons pas, nous habitons si près de la route, j'aime trop les chats pour courir le risque. La lumière étire les silhouettes des objets, précise les traits de son visage, caresse mes cheveux.
Avant que ne se lève. Avant que ne pleuve. Avant que ne tombe.
Il perçoit mon agitation, frémit, se renfrogne. Ses paupières se crispent, son souffle s'accélère puis s'allonge, résigné. Il se réveille, quelques secondes avant que la sonnerie ne l'y oblige. La douceur et la quiétude s'estompent, et l'humeur, la mauvaise, le submerge. Il grimace, s'agace, tend le bras vers le réveil et écrase son poing dessus.
La journée commence, mon instant s'évanouit, alors je lui donne rendez-vous demain, à la même heure.
Avant que ne se lève sa main. Avant que ne pleuve les coups. Avant que ne tombe l'obscurité sur mes paupières.

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 10:33

Aujourd'hui, je vous propose d'emboîter les pas de Mimimouche et de vous laisser guider... vers son petit eden...

 

L’après-midi touche à sa fin.

Les gouttes de musique s’étirent en rubans de miel sur les murs zébrés de soleil. Des brisures confites aux nuances trop chimiques et quelques grains de sucre cristal se sont assoupis sur le rebord de l’assiette. Tout près des miettes de galette. Fugace sensation de bien-être. La suave saveur s’est lovée au creux du palais de la princesse qui pianote, emmitouflée dans son donjon d’ivoire. Non, le bonheur ne me fait pas peur… Le goûter est une bonne heure pour le savourer. Aucune contrainte. Seulement envie d’une tendre étreinte. Sans violence. La fougue a fugué des envies. Demeure le désir d’être, de partager… des mots. Peut-être aussi un baiser, une caresse. Pas seulement de papier…

 

« Don’t give up ! » s’insinue… Les paroles s’enroulent, se nouent au plus profond. Les sensations s’ancrent sur le velours des grains d’une peau picorée d’émotions. Impression indicible. Besoin de dévoiler un peu de soi, avec ou sans soie. Juste pour perdurer le plaisir d’une vague ondulant au gré de l’écume d’un jour de dentelle. Le tissu de la vie s’est parfois étiolé sans étoiles…

 

Les souvenirs occultés, il convient de continuer à tisser la trame en suivant le fil de la sérénité…

 

(http://fr.youtube.com/watch?v=p7aaynDhaVc)

 

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 15:26

Après Emma, c'est Beñat Laneguine (alias Canardo) qui nous propose sa vision du (petit) bonheur...

 

 

 

Depuis trois semaines, un petit animal au pelage doux et soyeux se promène dans ma chambre, il s’agit de Lapinou. C’est mon ami, ma mascotte, mon confident comme l’était Roudoudou auparavant. Un vrai rayon de soleil lorsque je rentre de cette sombre école, un petit bonheur quand je fuis ces soi-disant copines.

Je m’amuse de le voir gambader au milieu de mes poupées, je crois qu’elles en sont amoureuses ! Je ris lorsqu’il dépose quelques crottes sur le tapis, je m’empresse de les ramasser ! Il est trognon quand je lui tends une carotte ou une feuille de salade, il grossit vite !

Lapinou vient se blottir sur mes jambes parfois, je le caresse comme un chat sauf qu’un lapin, ça ne ronronne pas, ça glapit. C’est très moche un lapin qui glapit alors j’imite le cri de la carotte et je sens, au frétillement de sa moustache, que lui aussi rit.

Il m’aime autant que je l’aime sauf que cette fois-ci maman me le fera cuire avec des champignons parce qu’à la moutarde Roudoudou était trop sec.

 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 10:31

Emma (alias PolluxLesiak) est la première à se lancer sur le thème "des petits bonheurs" . Son texte est doux et amer, ses mots ne laissent pas indifférent le lecteur qui bien-entendu en redemande. Avant de vous laisser en sa compagnie, je tiens à lui redire "merci pour ce joli cadeau" ! 

 

Lucie aime les dimanches. Ces jours-là, elle a enfin du temps pour elle, et du temps pour eux ! À peine éveillée, elle sourit à l'idée du bon repas qu'elle va leur préparer ; c'est son plaisir, car ils sont toute sa vie.

 

Ses petits, ses amours ! Elle ne pense jamais à eux sans qu'une onde de joie la traverse. Elle les aime tant ! Peut-être encore plus depuis que Pierre les a quittés. Il était jaloux, peut-être, ou plutôt, c'est sûr, il n'a pas su comprendre à quel point ils comptaient pour elle. L'amour conjugal n'est pas le seul – et sans doute pas le plus beau.

 

Lucie se lève. Elle se dirige vers la porte de la chambre : ils dorment tous encore. Un gémissement s'élève du coin de la pièce : c'est Billie qui doit rêver. Il ne réveille pas les autres, c'est bien : elle aime ce dernier moment de tranquillité avant qu'ils n'arrivent, les uns après les autres, et se jettent dans ses bras. Rose s'installera sur ses genoux et Tommy voudra la chasser, mais Rose est la plus petite et Tommy comprendra. Lucie ne cède jamais sur ses principes. Elle leur donne de l'amour, mais aussi une éducation, et elle en est fière. Si quelqu'un venait, il admirerait leur calme et leur obéissance. Mais personne ne vient jamais.

 

Lucie serre les pans de son peignoir sur ses hanches. Il commence à faire froid ; les deux petits auront besoin de manteaux cet hiver.

Elle déballe les deux poulets qu'elle a achetés, comme chaque dimanche. On va se régaler, mes amours !

Remue la grande cuillère en bois, dans le faitout de fonte. Reniflent et gémissent ses petits autour de ses jupes, impatients. Caresse sa grande main, de-ci, de-là, distribuant sa tendresse alentour. Elle est heureuse, le dimanche, avec eux. Et peu importe s'ils ne se partagent que quelques boîtes le reste de la semaine.

 

Ronnie est couché depuis hier ; il n'est pas à la cuisine avec eux.

Elle ne supporte pas l'idée que l'un d'entre eux tombe malade. Mais Ronnie a déjà seize ans.

Si le vétérinaire vient, elle a trop peur qu'il lui dise qu'il va falloir le piquer.

 

Parce qu'elle refuse l'idée qu'un jour ou l'autre, elle leur survivra, à eux tous.

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DEDICACES

- 2 juin 2013 à La Pierre (38)

- 7 juillet 2013 à St Pancrasse (38)

- 18 août 2013 à Allevard (38)

- 13 octobre 2013 à La Buissières (38)

 

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